Un film,« C’est assez bien d’être fou », un soir d’hiver dans une salle puis découvrir une tragédie quelques mois plus tard.
Pourquoi j’ai aimé C’est assez bien d’être fou.
Il y a quelques mois, dans une toute petite salle annexe d’une école, je m’évadais dans un film.
Son titre d’abord « C’est assez bien d’être fou » m’avait laissée perplexe.
Puis le mélange de vidéos, de dessins réalisés en live et de dessins comme partie du film, s’avéra très plaisant à suivre.
Ensuite le thème : la traversée de l’Europe de la France jusqu’aux confins de la Sibérie, à Vladivostock avec une adorable façon de voir le voyage en Transsibérien, attira toute mon attention
Enfin cette technique de dessin que l’on retrouve dans la vidéo de présentation, mélange de dessin, de peinture, … m’a séduite.
Début 2014, je décidais de suivre la formation Bloguer pour voyager. Et voila qu’un des participants, Florian, il y a un mois, nous offrait de suivre un film qu’il présentait ainsi : « Durant 4 mois un réalisateur et un dessinateur ont traversé l’Europe jusqu’aux confins de la Sibérie. Mêlant dessins et vidéo, ils racontent leur périple à deux voix, entre road-movie et conte documentaire. »
C’était CE film que j’ai vraiment beaucoup aimé.
Pourquoi vous aimeriez aussi ?
Sur leur site, 3 extraits-bonus permettent une approche du contenu de leur film:
Bilal installe dans les arbres les hommes-oiseaux de papier qu’il a dessinés : un coté fantastique accentué par le camaïeu qui va du gris le plus clair au noir le plus profond, dans un ciel d’orage.
Au milieu de nulle part, au Kazakhstan, dans une étendue désertique et ventée, prenant pour support un tas de ferraille abandonné – un bateau fracassé ? – , il peint des scènes composées de personnages blancs, peut etre d’anciens marins comme Nartay, qui semblent attendre …
Puis dans la route non stop en Europe centrale, dans la 2eme partie de la vidéo, le dessin prend le pas, comme dans le Transsibérien, et entre dessin et lumière – ou absence de lumière -, le ressenti est plus profond.
D’autres moments forts, il y en a d’autres comme les images préparées en pochoir par Bilal, et qu’ils font flotter sur les Escaliers Potemkine à Odessa (que vous pouvez retrouver sur le site d’Alain Page)
Un street-artiste
C’est aussi un terme que je découvert, et plus loin
un art
qui m’a plu.
Bilal était quelqu’un d’engagé :
Il a dessiné à la peinture noire et blanche puis découpé ces silhouettes de martyrs de la révolution en Tunisie, 40 silhouettes exposées le long des plus importantes rues de Tunis. Pour lui, elles étaient une esquisse de l’avenir de la Tunisie qui se dessinait. « Les oublier serait les tuer une deuxième fois »
Bilal séjourne un mois dans le camp de Choucha, à la frontière libyenne parce que pour décrire la réalité, il faut « partager le quotidien« . Il photographie et dessine les réfugiés libyens. Il les représente en pied sur de grands morceaux de coton blanc qui sont accrochés à des bâtons plantés dans le sol. Pour chacun, il fait un drapeau qui le représente – visage, mains, regard, et chacun offre son drapeau au vent.
En 2012, il part pour avec Alain Page pour traverser la Russie jusqu’au Pacifique afin de faire un film sur les fantômes de l’URSS.
Ou voir le film C’est assez bien d’être fou ?
Je prends la liberté de partager avec vous la vidéo de présentation (la bande-annonce)
Et n’hésitez pas à voir le film : j’ai d’ailleurs apprécié la vidéo qui montre comment créer la pochette du double CD.
Voici également le lien de leur site : http://www.cestassezbiendetrefou.com/
Mais j’ai appris que le génial dessinateur, Bilal Berreni ((Zoo Project, coauteur du film avec Alain Page), était décédé en Juillet 2013 (retrouvé fin Mars 2014).