Quelles sont les premières impressions à Antananarivo ?

Les premières impressions à Antananarivo sont capitales mais peuvent conduire à se faire de fausses idées à propos de lieux que l’on ne connaît pas, et qui sont parfois si éloignés de notre culture !
Les sentiments que je vais exposés ne sont pas réellement une première impression car j’ai lu des livres et des magazines, vu des emissions et des conférences, … et essayé de m’ouvrir ainsi l’esprit, ouverture initiée par mon passé de voyageuse.
Par contre, si les opinions que j’en ai tirées peuvent être différentes de quelqu’un avec un autre passif, les sentiments ont été très fortement ressentis ! Et ce sera souvent le cas au cours du voyage. C’est ce que je vais essayer de partager.

Premières impressions à Antananarivo : la misère

C’est une impression immédiate, très forte et typique de Tana car ailleurs nous avons rencontré la pauvreté mais pas cette misère noire (pardon pour le jeu de mots) qui induit avec elle une misère psychologique particulière à la capitale

Routes défoncées, embouteillages monstres, pollution très forte (la ville a beau être verdoyante et implantée de nombreux arbres, elle n’y échappe pas), habitants en haillons, enfants dans les bennes à ordures, .. tout cela vous saute au visage.

Le tout premier mot malgache qu’on vous apprend est VAZAHA – prononcé vaza-  qui signifie « étranger blanc ». Il n’y a pas de connotation péjorative d’ailleurs. Par contre pas facile de vivre dans sa peau de vaza et de voir cette misère. On est sur une autre planète.

Et nous ferons à la fin de notre voyage une expérience que nous n’oublierons pas de sitôt mais ce sera dans un prochain post.

La peur

C’est la 2eme information qui nous vient alors que nous roulons vers le centre pour aller déjeuner. Notre guide a peur.

Annie

Même pas peur ???

Elle nous met en garde contre les vols. Le port de « bananes » et de sacoches trop visibles est déconseillé. « Les malandrins sont très habiles » (dixit Bodo). Il est préférable de placer son argent dans des poches serrées contre soi.  Relisez d’ailleurs sur le sujet le dossier anti agression

« Ne pas sortir à pied dans la capitale après le coucher du soleil« . Et même de jour c’est difficile y compris pour les malgaches, nous le découvrirons plus tard à travers de multiples exemples qui nous seront donnés.

Même si j’ai vu d’autres grandes villes où j’ai rencontré le même problème (Dakar, Johannesburg, …), j’ai questionné pour comprendre, ou plus exactement savoir si les réponses conforteraient ou non les idées que je me faisais.

Depuis 1990 la situation se dégrade et plus encore depuis 2009. On manque de travail et le système D prévaut. Tana est une ville démotivée car la vie y est dure et on y manque de tout : vêtements chers, eau saine inaccessible, carburant en constante augmentation, produits de 1ere nécessité qui augmentent,…
Des petits enfants de 3 à 7 ans mendient (ce qui se voit beaucoup plus rarement à l’extérieur de la capitale) pour le compte de plus grands qui restent dans l’ombre. Les pickpockets, qui n’hésitent pas à se servir de lames, pullulent.
Je remarque que des pharmacies sont gardées par d’imposants vigiles armés de gourdins. Les médicaments sont hors de prix !

Vous lirez plus loin 2 anecdotes sur le sujet.

La circulation

En un siècle la ville est passé de 50 000 habitants à près de 2 millions.

Cette croissance exponentielle s’accompagne d’une ville saturée de circulation, chaude et bruyante, polluée par les vapeurs d’essence et d’huile. En effet Tananarive est engorgée par une circulation toujours croissante en véhicules hétéroclites, d’ou des embouteillages à n’en plus finir.

Automobiles, autobus, pousse-pousses (pour les marchandises seulement), chariots à 4 roues et d’un encombrement égal à une voiture, chars à bœufs et camions se croisent de manière anarchique.

L’étroitesse des rues ne simplifie pas les affaires. Il faut aussi éviter les nids de poules tellement le bitume est dégradé.

Nombreux sont ceux qui vont à pieds voire même pieds nus. Ils prennent aussi le taxi be local (1 ticket = 150 Ar) car posséder une voiture est hors de prix et l’essence est très chère (2 550 Ar le litre de gasoil en 2011 et continue d’augmenter – 2 860 Ar en 2014)

Une population industrieuse …

A Tananarive, il faut se résoudre à ce que le « mora mora » appartienne au passé car le petit peuple est laborieux, débrouillard, et la lutte pour la vie exige de lui une mobilisation quasi-permanente. Cette confrontation quotidienne, il l’aborde en souriant le plus souvent, ce qui induit en erreur l’observateur de passage sur la dureté d l’affrontement.

A certains moments Tananarive ressemble à une ruche.

 ecoliers à Antananarivo Quand lycéens, travailleurs et ménagèrent s’en vont ensemble à l’assaut des « Taxi Be ».

D’autres préfèrent les escaliers donnant de loin l’image de colonnes de fourmis.

Quand la file des voitures s’étire dans certaines rues qui autrefois paraissaient bien plus larges. De cette époque subsistent quelques vestiges dont les rares pousse-pousse reconvertis au transport tout cargo malgré leur frêle structure. Parfois le drame survient sous la forme bien prévisible d’une rupture d’essieu, mais le plus souvent ils arrivent à destination. A Tananarive miracle et réalité font bon ménage !!!

Mais c’est dimanche

Et en plus dimanche des rameaux.

La ville résonne de chants religieux et fourmille de gens en habits du dimanche. La population respecte le culte des ancêtre qui semble s’accommoder des autres religions (catholique, protestante, musulmane) voire même des sectes qui voient augmenter leurs effectifs (c’est un phénomène courant puisqu’il prend ses racines dans la pauvreté !).

Petite anecdote

Entre le moment ou nous posons nos bagages à l’hôtel et celui ou nos guides nous récupèrent, pendant que je sommeille un peu avec mon plus jeune fils, mon mari part en balade avec l’ainé et attirés par la musique, ils pénètrent dans une église ou ils assistent à cette messe si rythmée que nous ne trouvons pas chez nous !
Mais le plus amusant de l’anecdote, c’est la peur de Bodo en l’apprenant. Eh bien non ma petite famille est revenue enchantée de son expédition, des sourires échangés avec les malgaches, sains et saufs.
Mais bon vous verrez que plus tard dans Tana, ce n’était plus la même histoire !

Étals et marchés

Les étals sont directement en plein air sur les trottoirs,
étals et marchés à Antananarivo

Ce qui fait :
que les piétons, très nombreux, doivent marcher sur la route, et on entend continuellement toutes sortes de petits coups de sonnettes ou klaxons d’avertissement
qu’on reconnaît difficilement si c’est jour de marché ou non

 

Mais vu la fascination que j’ai pour les marchés, je ne me plains pas puisque ainsi c’est tous les jours « Jour de marché »

C’est le système du « placier » qui est en usage, c’est à dire une personne qui passe pour faire payer la place occupée (200 Ar / jour)

Soit les paysans viennent tôt aux entrées de la ville pour proposer leur marchandise, soit les acheteurs vont l’acheter à la campagne puis ils revendent sur les marchés. Tandis qu’en dehors de la capitale, les paysans vendent leurs produits en direct sur les marchés.

 Tananarive petites boutiques Il y a le long des rues de nombreuses boutiques, la plupart de petite taille.
La quasi totalité de celles qui vendent de la technologie est passée aux mains de chinois, sorte de nouvelle colonisation. Je me demande si une banque de type « micro-crédit » pourrait être intéressante car ce système n’existe pas ici.

ANALAKELY

 Tananarive Analakely Je prends quelques photos des bâtiments du marché d’Alakely, vestiges de l’ancien Zoma.
Vers 1900, les rizières et les marécages d’Analakely (« petite forêt ») furent asséchés pour permettre l’installation du Zoma, grand marché du vendredi,- institué comme centre de négoce de zébus, de bois et de pierres déplacé à plusieurs reprises avant de s’installer à Analakely – et la construction de gare. En 1910, ces 2 pôles furent reliés par l’actuelle avenue de l’Indépendance. En 1997, Analakely a été reconstruit avec l’aide japonaise au développement, éclatant le Zoma en différents marchés et remplaçant les échoppes de bois par une série de pavillons de brique à auvent, alignés le long d’allées en ciment longues de 900 m.
 marché Analakely  étals Analakely

 

 legumes

Sur les étals extérieurs qu’abritent de grands parasols sont exposées les productions de la Grande Ile : orchidées et tissus, bois sacrés et fruits tropicaux, piments et vanille, viandes et plantes médicinales….

 

 

Je découvre des fruits et légumes inconnus comme les pomme-cannelle, le bois d’allumettes, ..

 fruits

 

 

 

 

 
Analakely est incontournable aussi bien pour les nationaux que les étrangers.
 bois d'allumettes
Plusieurs centaines de milliers de personnes le traversent chaque jour pour faire leurs emplettes aux marchés des « Pavillons » ou dans les étals d’Anjoma
Analakely, c’est aussi la proximité de plusieurs mondes : le « luxe » sur l’avenue de l’Indépendance et le populaire, les pavillons et les vendeurs ambulants, les trafics, les ventes et achats de devises, les pickpocket, … C’est aussi un « bouillon de cultures » car vous êtes proches notamment du cabaret Le Glacier (de l’autre coté de la rue) et du Café de la gare (a l’autre bout de l’avenue) mais aussi de l’Hôtel de ville, ressuscité de ses cendres 38 ans après l’incendie de 1972.
 Bodo inquiète
Mais je sens la guide et le chauffeur stressés, et après une petite 1/2 heure, Bodo nous demande de rejoindre la voiture.

Une anecdote

Elle nous explique qu’elle a repéré – et pas nous, alors elle nous le montre – un homme avec une approche de voleur, et nous raconte des discussions avec certains malgaches qui lui conseillent de nous éloigner. Le matin même un touriste s’est fait arracher son appareil photo. Et un guide a eu son sac à dos lacéré et vidé sur le marché d’Anakely.

 un jeu d'enfant
Mais rien ne perturbe un enfant qui joue 😉

J’ai eu le temps de découvrir quelques prix et surtout les augmentations extrêmes qui plongent les habitants plus profond encore dans la misère. Tous les PPN (produits de 1 ère nécessité) ont augmenté y compris le riz qui est passé de 2500 Ar à 3500 Ar le kg. Cependant le gouvernement craignant le pire, il a importé du riz en provenance de pays asiatiques qui se vend à 900 Ar le kg, mais Bodo ne sait pas ce qu’il vaut au niveau gout. Et le riz malgache est redescendu à 1200 Ar le kg.

 
Si vous avez des anecdotes concernant Analakely, la circulation, … n’hésitez pas à m’en faire part 😉

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A propos de l'auteur  ⁄ Voyagerlemonde

Editeur du blog voyage Voyager le monde, Annie voyage a travers le monde depuis de nombreuses années et partage avec vous ses carnets et récits, conseils et astuces pour vus donner envie de voyager. Rejoignez-moi sur mon profil Google+

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