Parce que je suis une amoureuse inconditionnelle de la route et que voyager peut être aussi dans le temps, évoquons la nationale 6 qui depuis l’arrivée de l’autoroute en 1970, a été abandonnée mais reste, dans le souvenir de nombreux automobilistes, la route de la liberté, le chemin vers le soleil et les vacances.
Et aujourd’hui à 2 pas de mon domicile, une nouvelle vie !
La station service du Pont de Paris
Le samedi 4 octobre 2014 vont être inaugurés :
l’auberge du Pont de Paris, à cheval entre Côte-d’Or et Saône-et-Loire, qui a été rhabillée avec ses couleurs d’origine.
la peinture murale du garage St Christophe à l’entrée de Chagny appartenant à un passionné de voitures anciennes
Empruntée entre Paris et Lyon par un nombre impressionnant de touristes, la Route Nationale 6 , aujourd’hui D906, était l’itinéraire incontournable des grandes vacances.
Avec l’arrivée de l’autoroute elle a été abandonnée.
Mais depuis quelques années la Fondation de France, la communauté d’agglomération Beaune Côte et Sud et des associations se mobilisent sur de grands projets de restauration de ce patrimoine historique pour redonner à cette route mythique un nouveau souffle avec son image des années 50 – 60 : réhabilitation de publicités murales, rénovation et exposition d’anciennes bornes, concentrations de vieilles voitures, musée etc.
La station-service de Chagny dite du Pont de Paris est inscrite au patrimoine industriel du 20e. Station du 3e quart 20e siècle réalisé par Gremeret (architecte) et dont les éléments classées sont l’ ancienne station service, y compris le bâtiment de la boutique, la voie d’ accès et sa glissière, le lampadaire éclairant l’ aire de service, les vestiges d’ implantation des pompes, le mat signal, située le long de la route nationale 6 près du carrefour avec la route d’ Ebaty
Outre sa rénovation, une sculpture à son effigie sera édifiée à l’entrée de la ville de Chagny par l’artiste Olivier Mosset. La sculpture métallique est composée d’une base bandeau en demi cercle et d’un mât, rappelant une partie de la structure de l’auberge elle-même.
Tout proches, l’auberge du Pont de Paris et les 2 anciennes stations service de part et d’autre de la route, mais aussi l’hôtel restaurant Le Chagny .
Le Pont de Paris, celui du chemin de fer, est le carrefour avec l’ancienne N74 vers Beaune et Dijon et la frontière entre Côte d’Or et Saône et Loire. À 333 kilomètres de Paris, beaucoup d’automobilistes y faisaient le plein.
Publicités anciennes
« La lèpre des routes » était le terme dans un article de L’Illustration en 1930 pour dépeindre la publicité qui envahissait la campagne : murs, panneaux, arbres, toit des maisons.
Aujourd’hui la publicité peinte ayant été interdite en 1971, ce sont les panneaux publicitaires qui ont envahi nos villes !
Ces vieilles pubs aux couleurs passées que l’on distingue encore aux détours des villages ont acquis un certain charme. Attaquées par les intempéries, la pollution, … certains considérant qu’il s’agissait d’un patrimoine, ont commencé à les photographier, ne serait-ce que pour garder le témoignage de la route du 20e
Ainsi sur la RN6, près d’Ivry-en-Montagne, une peinture KODAK a été restaurée. Et une publicité AZUR a été restaurée à l’entrée de Saulieu qui a d’ailleurs reçu l’aval de l’architecte des Monuments Historiques. Témoins de la revalorisation de la RN6.
Une ambiance de vacances
Empruntée entre Paris et Lyon par un nombre impressionnant de touristes, la nationale 6 était incontournable. Et nombreux étaient les vacanciers qui s’arrêtaient pour se ravitailler, à La Rochepot, sur le site de Bel-Air.
Ce lieu-dit du Bel-Air faisait figure d’emblématique aire de repos sur la mythique “route des vacances”. Stations-services, garages et restaurants à l’américaine constituaient, à 300 kilomètres de Paris, le seul point éclairé de nuit entre Arnay-le-Duc (21) et Chagny (71). La zone, entièrement artificielle et bâtie durant les années 50 se situe en haut d’une colline, au bout d’une interminable ligne droite en montée. A l’époque, arriver à Bel-Air signifiait qu’on avait franchi le Morvan. L’occasion de laisser respirer voitures et camions tout en “cassant la croûte”. Dans les années 60 sont sortis de terre plusieurs stations-services, un restaurant routier classique, 2 garages dont le “Garage du Bel-Air” à l’imposante façade, ainsi que le restaurant qui deviendra le fameux “Relairoute de la Rochepot“.
Fameux car passé à la postérité grâce au film Le Cercle Rouge de Jean-Pierre Melville, où Alain Delon, en fuite pour Paris, s’arrête le temps d’un repas.
Une seconde vie pour la nationale 6
Puis, en 1970, l’autoroute est inaugurée. Du jour au lendemain, la nationale 6 est désertée et les établissements sont abandonnés. La zone à l’abandon, les façades lessivées de leurs couleurs originelles, quelques épaves, le Relairoute fermé en 1972, la végétation reprend ses droits, le diner’s à la française muré et le lierre planté contre la façade gagne du terrain…
Pour lui redonner un nouveau souffle et redessiner son image des années 50-60, un projet d’envergure a vu le jour : instaurer sur le trajet Saulieu – Chagny des points d’arrêts aux endroits qui rappellent l’époque où la N 6 était l’unique route des vacances, à commencer par le site de Bel-Air, en tablant sur l’atout nostalgie d’un itinéraire symbole des Trente glorieuses pour recréer toute l’économie d’un tourisme à la sauce “vintage”…
Le rachat par la communauté d’agglomération Beaune Côte & Sud du garage Blanchet, symbole du site de La Rochepot, point de départ et éventuellement musée de la nationale 6.
Samedi 1er juin 2013, un pique nique géant et la présence d’une centaine de véhicules anciens constituaient le point de départ du grand projet de reclassement de la route Nationale 6 historique. Parmi les passionnés et nostalgiques de cette mythique route des vacances, le maire de Beaune Alain Suguenot est l’un des plus fervents défenseurs. Il annonçait sa volonté de faire revivre cette route. Alors ce samedi, il a donné rendez-vous à tous les amateurs à Bel-Air pour inaugurer la pose de la “première borne” de la restauration de la Nationale 6 historique. Les lieux ont été nettoyés et la façade du “Garage du Bel-Air” restaurée à l’identique. L’occasion d’admirer quelques modèles du collectionneur du château de Savigny-les-Beaune, des dizaines de vieilles Françaises des Trente glorieuses, mais aussi des Américaines, donnant le temps d’une journée un air de Route 66 à l’ancienne Nationale 6.
Au même endroit, la récupération de la licence de l’auberge de Bel-Air.
Avec ces initiatives, la route mythique retrouve toutes ses couleurs d’antan.
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