En dehors des 2 expériences immanquable que sont le Douro et le Porto, au premier circuit de découverte du vieux Porto et de ses quais, c’est une petite marche très agréable dans la ville haute à laquelle je vous invite à me suivre.
Sur le plan, le circuit est en vert.
Les azulejos de Porto
Avant de prendre la route, j’aimerai vous introduire à l’art des azulejos – plaque céramique peinte en bleu et blanc souvent de forme carrée et de taille variable dont un des cotés est vitrifié – qui orne les édifices publics et privés au Portugal.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le terme « azulejos » ne provient pas de l’espagnol « azul » (bleu) mais du mot arabe « al zulaycha » (pierre polie).
Du 15 e au 17e, il évolua vers d’autres formes géométriques et passa au style rococo abandonnant la bichromie blanche et bleue pour acquérir d’autres couleurs.
Cet art, qui s’est développé dans toute la péninsule Ibérique, a été importé par les Maures lors de leur occupation. D’abord non figuratives (interdiction de la figuration dans les préceptes de l’islam sunnite), les décorations deviennent figuratives avec l’essor de la faïence dans toute l’Europe et notamment dans les Flandres.
Si Séville possède de magnifiques panneaux et si Mexico s’enorgueillit de sa « Casa de los azulejos », cet art s’est particulièrement développé au Portugal et dans ses anciennes colonies (Brésil, Macao et Goa).
Aujourd’hui, les panneaux portugais les plus connus sont ceux de l’intérieur de la gare de Porto, le Palais des Marquis de Fronteira ou la petite chapelle Sao Lourenço dans la province de l’Algarve.
A Porto,
outre la gare de Sao Bento – sur la Praça de Almeida Garrett -, on peut aussi admirer l’art de l’azulejaria
au cloître de la cathédrale,
sur la façade d’une bijouterie de la rue Das Flores, et
dans 3 belles églises : Carmo, Capela das Almas et San Ildefonso.
Plus modestement, des panneaux simples sont couramment utilisés pour des représentations religieuses ou à des fins signalétiques.
Je vous suggère de prendre le métro et de descendre à la station Bolhao.
Capela das Almas
Au 428 de la rue Santa Catarina, à l’angle avec la rue Fernandes Tomas, c’est le 1er exemple de cet art sur notre circuit
Cette chapelle construite au début du 18e a été couverte de tuiles vernissées en 1929. Ces grands panneaux d’Eduardo Leite ont transformé la chapelle en une référence (vie de Saint François d’Assise et Sainte Catherine).
Rua Santa Catarina
Cette rue piétonne commerciale, que nous empruntons, est un aimant pour les habitants et les touristes. La plupart viennent simplement pour flâner, faire du shopping, ou pour chercher le rafraîchissement au magnifique Café Majestic.
La rue pourrait être considérée comme le centre commercial de la ville et il y a un centre commercial au milieu de la rue. C’est «Via Catarina« , avec des détaillants internationaux, tels que » H & M » et « Zara« , ainsi que d’une aire de restauration très attractif avec des restaurants construits dans ce qui était fait pour ressembler à des maisons traditionnelles portugaises.
Mais les petites ruelles latérales sur les 2 côtés de la rue offrent de nombreux magasins traditionnels.
Cette rue est toujours pleine de vie, sauf sur dimanche, lorsque la plupart des magasins sont fermés.
et avant même d’aller jusqu’au café Majestic, un petit détour dans la rue Formosa vous permettra de visiter le marché de Bolhao et d’y déjeuner ou de déguster les confiseries de la Confeitaria do Bolhao (voir détail plus loin dans l’article)
Café Majestic
C’est le 17/12/1921 qu’ouvre un luxueux d’abord appelé « Elite » au 112 de la Rua Santa Catarina, en plein cœur du quartier commerçant.
Ce café, le plus ancien et le plus chic de la ville (décoration néogothique), raconte l’histoire de la ville dans les années 20, le temps de la Belle Époque, de ses artistes et de ses écrivains qui se réunissaient dans ses salons pour des réunions politiques ou culturelles.
Après une longue journée de visite, une pause s’impose au Café Majestic : un thé ou un café avec un pastel de nata (mini flan caramélisé portugais)
Je n’ai pas manqué d’être séduite par la grandeur de l’endroit et l’atmosphère. Et de m’imaginer JK Rowling en sirotant un café à côté, ignorant à l’époque que ses livres de Harry Potter allait changer sa vie.
Livraria Latina
C’est l’une des plus anciennes librairies de la ville, fondée dans les années 40.
Ourivesaria Reis & Filhos
Au coin de la Rue Santa Catarina et de la rue du 31 Janvier, la façade fantastique de l’ancien magasin – remarquable pour les éléments Art Nouveau et rococo et les formes de sa façade de fer – ne laisse pas indifférent. Les murs noirs encadrent 2 grandes fenêtres à travers lesquelles on voit un intérieur lumineux.
Santo Ildefonso
Au bout de la Rue Santa Catarina, sur la praca de Batalha, construite au 18e au sommet d’une colline, elle possède 2 tours symétriques qui encadrent un large portique au tympan triangulaire.
Toute la façade est tapissée d’azulejos retraçant la vie du saint.
Le Mercado do Bolhão
C’était l’endroit où les agriculteurs venaient vendre leurs fruits et légumes. Aujourd’hui, il y a également les bouchers et les boutiques de souvenirs inévitables.
Déjeuner dans l’un des cafés au rez de chaussée a été, pour 6 euros, une expérience d’immersion totale
En plein cœur de Porto, ce marché bruyant et exubérant est un spectacle à ne pas manquer. Pour l’ambiance. Pour les couleurs. Pour les parfums. Et pour s’imprégner d’un certain art de vivre qui fait la part belle à la rencontre et à la conversation.
Dans ce bâtiment à 2 niveaux couverts, la vaste cour intérieure abrite une longue série d’étals qui débordent de produits et de marchandises hétéroclites : les fruits et les légumes, les articles d’électroménager, les animaux de compagnie, les épices méridionales qui s’entassent en un fabuleux patchwork coloré,… Sans oublier – pour ceux qui aiment ça, en tout cas… – les tripes, mets local particulièrement prisé qui possède son histoire.
En 1415, la flotte portugaise mit le cap sur Ceuta dans le but de la conquérir. Pour approvisionner les navires remplis de soldats, les paysans de la région durent abattre tout leur bétail. Ils ne purent conserver que les tripes. Depuis lors, les préparations à base de tripes sont très appréciées à Porto. Depuis lors aussi, les habitants de la ville sont affublés du surnom de « Tripeiros ».
La Confeitaria do Bolhao – au 39 de la rua Formosa – est en face du marché : c’est une pâtisserie dans une belle salle Art déco et on craque pour les sandwichs, quiches et gâteaux.
Mais je vous le présenterai plus en détail dans un autre post 😉
La suite du circuit
Je vous propose de passer par
Rua 31 de Janeiro pour passer par Sao Bento
puis la Praca de Liberdade et la Rua dos Clerigos pour aller jusqu’à la Igreja dos Clérigos et la tour qui offre un super point de vue
ensuite la Rua das Carmelitas qui passe par la librairie Lello avant d’atteindre
la Praca de Gomes Teixeira ou vous admirerez les églises Carmo et Carmelitas
et de revenir tranquillement sur la Avenida de los Aliados en passant par les rues Carlos Alberto, Santa Theresa et da Fabrica.
Gare Sao Bento
Le premier train est arrivé dans la gare ferroviaire de São Bento, gare principale de Porto, en 1896 mais le bâtiment (conçu avec une touche de la Renaissance française) n’a été officiellement inauguré qu’en 1916.
La gare porte le nom d’un ancien couvent situé précédemment à l’endroit où est érigée l’actuelle gare.
20 000 azulejos peints en 1930 recouvrent les murs de sa Salle des Pas Perdus (scènes traditionnelles de la vie portugaise et moments forts du passé de la ville)
Située au bout de la rua dos Clerigos et plus exactement sur la Praça de Almeida Garrett, au coin de la monumentale Avenue dos Aliados. De cette place, l’œil est attiré par les azulejos de la façade de l’église des congrégations (Igreja dos Congregados)
Les panneaux les plus remarquables sont ceux montrant le roi Joao I et la Reine Philippa de Lancaster à la cathédrale de la ville en 1387, le prince Henri le Navigateur à la conquête de Ceuta au Maroc, et la Bataille de Arcos de Valdevez.
Mais également de très belles scènes de la vie quotidienne.
La torre dos Clérigos
Principale caractéristique de l’horizon de la ville, visible de nombreux points de la ville dont elle est le symbole architectural, à 10 minutes à pied de la station de métro Sao Bento, cette tour de marbre et de granit est en fait le clocher de l’église des clercs, « Igreja dos Clérigos », qui possède une façade baroque caractéristique de ce qui se faisait de mieux à l’époque. La première pierre de l’église fut posée en 1732 mais l’église ne sera ouverte au culte que 16 ans plus tard, sans pour autant être terminée. Il faudra 1779 pour que l’église soit totalement finie !
En 1750, est planifiée la construction de 2 clochers monumentaux mais un seul sera construit prenant les campaniles toscans pour inspiration. C’est cette tour, d’une hauteur de 76 mètres (6 étages soit 225 marches), le plus haut édifice du Portugal au moment de sa construction, qui reste le plus haut clocher du pays.
Bien que pénible, la montée au sommet de l’édifice est récompensée : en effet dominant Porto, elle offre de son sommet le plus beau panorama sur la ville, la cathédrale, le Douro et les chais.
Elle a longtemps servi de phare pour les navires rentrant au port , comme un guide lors de l’entrée en Cais da Ribeira
Et sur une petite place, juste derrière, j’ai mangé quelques spécialités portugaises dans un petit troquet très sympa consillée par le propriétaire, en admirant ces statues originales.
Rua das Carmelitas
Dans cette rue commerçante, faire une pause au n°144 devant la librairie Lello, ce que je n’ai pas eu le temps de faire !
Les églises Do Carmo et Carmelitas
Praça de Gomes Teixeira
C’est une splendide esplanade ombragée par des palmiers – se dressent les églises do Carmo et dos Carmelitas situées Rua do Carmo
Ce qui ressemble à une seule grande église est en fait 2 églises reliées par ce qui est une des plus étroites maisons du monde – seulement 1 mètre de large. La maison qui sépare les 2 églises a été habitée jusqu’à il ya 20 ans. Elle avait été construite en raison d’une loi qui dit que 2 églises ne pourraient partager un mur, tout en veillant à la chasteté entre les moines de Carmo et les sœurs carmélites de Carmelitas : on comprend mieux l’absolue nécessité de la séparation.
Do Carmo
A droite do Carmo
Construite au 18e, c’est un magnifique exemple d’architecture baroque tardif avec une nef unique composé d’élégantes sculptures dorées .
C’est surtout la paroi latérale entièrement recouverte de panneaux d’azulejos bleus et blancs qui marque. Nombre d’églises de Porto sont recouvertes d’azulejos mais la façade latérale de Do Carmo possède assez de champ pour capter la lumière.
Carmelitas
A gauche Carmelitas, partie d’un ancien couvent du 17e, a une façade classique simple.
A noter le clocher lui aussi en azulejos.
L’église prend toute sa dimension à l’intérieur.
Le plafond donne une lumière toute spéciale aidée par les grandes fenêtres laissant entrer une lumière abondante.
Commencée en 1619, l’église ne sera terminée qu’en 1628 et il faudra attendre 22 ans pour que la décoration intérieure soit finie.
Avenida dos Aliados
L’imposante Avenida dos Aliados est le cœur de la ville, un boulevard en pente bordé de grands bâtiments et une promenade centrale.
La plupart des bâtiments sont des hôtels ou des branches principales des grandes banques du pays, tandis que la promenade centrale était un jardin remodelé en 2006 .
En haut de l’avenue se dresse l’hôtel de ville, un palais avec un grand clocher (70m de haut). Fabriqué de granit et de marbre, son design a été influencé par l’architecture municipale de la Flandre et la France.
En face de l’immeuble se trouve une statue moderniste de l’écrivain portugais Almeida Garrett.
A l’autre bout de l’avenue, la Praça da Liberdade , un carré orné d’une statue du roi Pedro IV sur un cheval.
et pour voir d’autres photos …
Alors ce circuit vous a t’il plu ? Et souvenez vous que vous pouvez faire une autre balade dans Porto !
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