Après les premières impressions très fortes sur la ville et le marché d’Analakely, c’est une flânerie en prenant son temps à laquelle je vous invite pour découvrir Antananarivo. Il y a très peu de monuments à visiter à Madagascar, de ces palais, églises ou musées qui font la joie des touristes en Europe. Et mon bonheur à moi qui n’aime rien que les gens, la nature, les marchés, l’eau …
Découvrir Antananarivo de haut
Visite du quartier du Rova ou Palais de La Reine
La ville haute est avant tout un site royal et le palais du Premier Ministre mais surtout celui de la Reine imposent leur silhouette à des dizaines de lieues à la ronde.
Le Rova construit d’abord en bois puis en pierre, ce château fut entièrement détruit par un incendie d’origine criminel (pendant la campagne électorale) en 1995. La rénovation en cours mais les fonds exigés sont considérables.
Un aigle monumental, aux ailes déployées, qui n’est pas sans rappeler l’emblème de Napoléon, veille sur l’entrée de l’édifice dont subsistent seulement les murs
C’est Jean Laborde qui construisit le palais pour sa supposée maîtresse, la reine Ranavalona 1ère. Il est le symbole de Tana. Avant son incendie, il abritait un musée très riche sur l’histoire des souverains de Madagascar.
Le Musée Andafivaratra ou Palais du Premier Ministre (ANDAFIAVARATRA) situé quelques cent mètres en dessous du Rova, abrite un musée avec les collections rescapées de l’incendie du Palais de la Reine et des objets représentatifs des dernières dynasties malgaches. (droit d’entrée pour 2 sites = 25 000 FMG).
La rue Justin-Rajoro qui grimpe vers le Rova abrite la Maison en bois de Jean LABORDE, premier consul de France.
Un point de vue superbe sur la ville à 360°.
Chacun se laisse prendre au point de vue immense sur :
le stade et le plan d’eau artificiel Anosy,
le quartier des administrations,
le palais de la reine,
la résidence du premier ministre,
la colline d’où les troupes coloniales françaises intimidèrent Ranavalo en bombardant la ville,
la maison de Jean Laborde…
Ce qui frappe d’emblée, c’est l’étendue de la cité et la grande dispersion des maisons par endroits séparées par des terrains cultivés ou des bosquets
Le Belvédère. La route qui longe le Rova dessert 2 belvédères. Le premier, sous le palais de Reine, domine toute la capitale, d’Anosibe à Besarety. Le deuxième, au bout de la rue du Docteur-Ralarosy, à Ambohipotsy, possède une table d’orientation. On peut ainsi identifier les collines sacrées et mesurer, du haut des 1 400 m de Manjakamiadana, combien les rizières et la ville s’interpénètrent.
Une très belle palette picturale
Le temps s’est immobilisé avec ses constructions traditionnelles de briques aux teintes pourpres, sanguines et rousses, ses rues aux pavés usés et ses innombrables recoins qui évoquent plus une ville à la campagne que le centre d’une capitale
Préservée du flot abondant de véhicules de la ville basse, ses minces artères louvoient pour déboucher sur de petites places au calme étonnant. Seuls les cris d’enfant qui jouent effacent l’illusion d’être sur une ile. L’air y est presque pur car balayé par les alizés frais de l’Est.
Au lointain se dégagent, après une mer de nuages, les montagnes de l’Imerina. Ses collines forment une véritable épine dorsale dominant les vastes plaines du Betsimitatatra et de Laniera. Flâner en fin d’après-midi offre au regard les pans de lumière orangée du soleil couchant.
Il suffit de s’asseoir sur les bords des gros rochers qui débordent des falaises abruptes pour découvrir un patchwork de couleurs, du verdoyant des rizières à la ville d’où remontent quelques lointains brouhahas.
La verdure
Chatoyante, elle se cramponne au moindre espace : petits jardins aux plates bandes fleuries de fuchsias, d’azalées et d’hibiscus, palmier-colonne qui se détache dans le ciel, touffes d’aloès bleutées au bord d’un rocher. Emprunter ces escaliers ombragés est un plaisir qu’il faut prendre le temps d’apprécier.
Les bornes-fontaines
Elles forment des endroits conviviaux avec un va-et-vient incessant de seaux. L’ambiance est presque villageoise.
Les escaliers
Le pittoresque de ses quartiers, c’est cette topographie particulière où les maisons dégoulinent le long des pentes et ses nombreux escaliers creusés par les passants d’un siècle, que l’on monte et que l’on descend et que l’on remonte pour mieux en redescendre.
Ces raccourcis qui font découvrir l’envers d’un décor sans automobile.
Des marches sur lesquelles, à certains moments de la journée, se trouvent installés quelques étals de marchands en tout genre, qui proposent fruits, sodas ou plats typiques.
Maisons traditionnelles
A 6 pièces, avec un étage et une véranda, aux murs de briques et aux toits pointus en tuiles sont les plus nombreuses.
La terre rouge est omniprésente dans ces milliers de bâtisses.
Façades à colonnades aux portes et fenêtres ouvragées, monuments et églises, sont pleins de charme.
Mais je reviendrai sur le sujet 😉
Le lac Anosy
Personnellement je me contenterai de la vue de loin de ce lac, vestige du marais qui s’étendait jadis au pied de la colline d’Analamanga.
Si on regarde ce lac, du haut de la ville haute de Antananarivo, celui-ci prend la forme d’un coeur !! – Rappelez-vous : Jean Laborde et la reine étaient supposés être amants mais c’est fady et ne reste qu’une légende dont la forme du lac est un indice -. Jean Laborde était un commerçant français installé dans l’océan indien au 19e. La reine de Madagascar le chargea de réorganiser la poudrière de l’armée. Il fit creuser à Tananarive un lac artificiel en forme de cœur entouré de jacarandas, un arbre à feuilles fines et à fleurs mauves. On installa une poudrière sur l’îlot central. Par la suite, s’éleva un palais d’été pour Ranavalona Ière. Puis Radama Ier créa une digue centrale pour abriter une poudrière. En 1927 on y élèvera un monument, « l’Ange noir« , qui symbolise le sacrifice des soldats français et malgaches tués pendant la première guerre mondiale.
La promenade au bord du lac comme je le disais n’est pas vraiment indispensable. Le lac est bordé dans sa périphérie par des Jacarandas qui paraît t’il sont magnifiques lorsqu’ils fleurissent mais ça, c’est si vous venez en novembre. Mais la balade n’est pas si romantique que ça, car le lac sert de déversoir aux eaux usées de la ville et la pêche y est même interdite : il est d’une saleté incroyable !
De plus le chemin qui mène au monument aux morts est barré, le passage étant soumis à une taxe !
En outre il est conseillé d’éviter les abords du lac et la digue centrale de nuit, c’est un lieu de deal de produits stupéfiants.
Conclusion :
Admirer le lac Anosy depuis les hauteurs de la ville et passez devant pour aller jusqu’au marché aux fleur qui se trouve dans une rue adjacente.
Les marchés
Outre Analakely que j’ai déjà évoqué, l’amoureuse des marchés que je suis :
a apprécié le marché du Coum, authentique, très fourni et pas cher
est allée sur le marché de la Digue : situé entre Ivato et Tana, tout l’artisanat de l’île y est représenté. Nous n’avons pris que quelques bricoles à la fin de notre voyage, car nous avons préféré acheter sur les lieux de productions – moins cher et c’est la population locale qui en profite – découverts tout au long de notre périple. Donc bien au retour pour les oublis !!!
a entendu parler du marché de Isotry/petite vitesse : il y a un marché plus ou moins fermé, et tout autour des petits/grands étalages très animés ; le vendredi il y a le marché des volailles – très impressionnant paraît’il -. Quartier très vivant de Tananarive. Et sur la route du marché, le magasin Cottona, où on peut acheter pour 3 fois rien des tissus fabriqués à Mada.
ai entraperçu le marché de 67Ha, – joli avec de petites allées -, où on trouve de l’artisanat moins cher qu’au marché de la digue.
Du temps des rois, chaque jour de la semaine (sauf le dimanche) un quartier de la ville accueillait le marché. Cette tradition est gardée de nos jours et on y trouve de tout : légumes, fruits, meubles, brocantes, habillement. Le marché de Mahamasina, autour du stade, tous les jeudis, succède par sa taille au fameux marché du Zoma, autrefois le plus grand marché à ciel ouvert au monde, aujourd’hui réparti à des endroits différents : au marché Pochard (artisanat et confection), à la Petite vitesse (fruits, légumes, boucherie, plantes médicinales …), au Coum 67 Ha (meubles, habillement), Ambodin’isotry (les tissus), Anosy (poterie, fleurs, linceuls …). D’autres marchés se tiennent dans la ville les autres jours de la semaine.
Le site royal de la colline bleue, Ambohimanga
Classé au Patrimoine Mondiale de l’UNESCO.
Je ne l’ai pas visité mais je le ferai je le pense quand j’aurai l’occasion de retourner à Tananarive
Il existe une maison en bois noir – le bois était le matériau des rois, la pierre celui des morts et la terre réservée aux simples sujets -. C’est celle du premier roi unificateur qui avait épousé une princesse de chacune des 12 collines entourant Tananarive pour unifier et contrôler le tout. Cette maison est très rudimentaire. C’est une case malgache traditionnelle avec le lit au nord-est et le foyer au nord-ouest.
A côté, la maison en bois avec terrasse peinte et ornée que Jean Laborde a fait construire pour la reine Ranavalona 1ère. On y voit le bain du roi et de la reine, aujourd’hui un trou d’eau sale. L’anecdote, c’est que ce bain était à l’époque rempli chaque jour par des jeunes filles vierges alors qu’il ne servait qu’une fois par an!
Des murailles entourent le site : elles sont faites de terre mêlée à du blanc d’oeuf !
Une anecdote
Et nous aurons l’explication par un paysan que nous croiserons à Ambositra !!! Les œufs servaient d’impôts car les gens ne pouvaient pas les manger mais devaient les donner pour les constructions royales. De même que les zébus avec une tache blanche sur le front, sacrés, étaient et réservés au roi.
Je reparlerai du zébu car il tient une très grande place pour les malgache encore très attachés à leurs croyances qui coexistent avec la foi chrétienne amenée par les colons.
Et si vous voulez une petite présentation des autres collines sacrées