Tananarive en Français, Antananarivo en Malgache et Tana pour les intimes, est la capitale de Madagascar mais elle ne peut pas être l’image du pays, notre voyage me le prouvera.
16 avril 2011 : le départ
Quelques impressions que je laisse m’envahir sur la route d’Orly car je veux me préparer à « absorber » : le jaune lumineux des champs de colza sous le soleil, les géants électriques (pylônes), …
Et voila Orly. Après un petit cafouillage car il n’est pas simple de trouver le parking P5* – séjour longue durée < 150 € pour notre voyage et ouvert 24/24 -, nous rejoignons par navette le terminal Orly Sud d’où partira notre avion.
L’enregistrement est très rapide (tout au guichet avec le billet électronique), le contrôle aussi, et après une attente courte, nous montons dans l’Airbus 330-200 de CorsairFly. Un petit problème vite réglé par l’hôtesse (un passager s’était installé à ma place parce que la sienne ne lui plaisait pas : eh oui on en rencontre sur tous les vols !) et nous sommes à peine installés que l’avion roule sur la piste.
Il est 18 h 15 et CA Y EST, C’EST PARTI !
Une nuit en vol
Près de 11 heures de vol pour passer de samedi à Paris à dimanche à Antananarivo. L’avion est plein de passagers qui forment un monde cosmopolite : malgaches, français, anglais, … homme seul, famille avec enfants, … adultes, vieillards, enfants et bébés
le vol CRL974 va franchir les plus de 8500 km à 900-950 km/h à une altitude de 10 000 m. Ce sont les informations traditionnelles que vous donne le commandant de bord pour vous accueillir. Et les écrans de télé vont afficher périodiquement, entre films et animations, le parcours de l’avion : St Etienne, Crotone (Italie), Louxor, Adis Ababba, … et là un blanc car, malgré les nombreux bruits, je me suis assoupie et je ne refais surface qu’en approche de Mahajanga, au nord de Madagascar.
Enfin Antananarivo est annoncée avec 15° au sol (brrrr!!)
17 avril 2011 : Instants d’émotion
Après l’habituelle queue pour la vérification des passeports – plus besoin de passer au bureau des visas – il n’est guère plus de 7 h quand nous récupérons nos bagages. Nous passons sans problème la douane après avoir annoncer que les sacs géants en vichy bleu qui occupent un des caddies contiennent des vêtements essentiellement enfants.
Aurélien et Bodo (prononcé Boudou), plus 3 ou 4 porteurs nous récupèrent sous la petite pancarte Marao qu’ils brandissent. Ils nous acheminent vers la sortie. Et là INSTANTS D’ÉMOTION : notre mutuelle découverte avec sœur Yvette Jolivet et Nicolas, qui s’occupent ici des enfants que nous parrainons ; 14 années que j’attendais ce moment ; et quel bonheur que le sourire de la sœur quand elle découvre que le 2eme charriot surmonté de 4 énormes bagages lui est intégralement destiné ! J’ai éprouvé une telle joie de sa surprise que je m’en offre une autre en lui faisant cadeau des timbres que je lui apportais. Nous nous donnons rendez vous dans 3 semaines, à la fin de notre périple, et nous suivons notre équipe vers le mini bus qui nous attend
Je laisse mari et enfants s’y installer avec les bagages et je retourne à la banque de l’aéroport pour faire du change : pour Marao, les 2/3 de la somme convenue et pour moi 300.euros qui se transforment en 840.000.Ar. Petite info : changez tout ce que vous pouvez à l’aéroport car c’est la qu’est le meilleur taux.
Enfin nous quittons Ivato- l’aéroport – pour rejoindre l’hôtel Ivato situé non loin. Notre chambre comporte un grand lit et 2 petits, avec salle de bain douche-wc, eau chaude.
« Nous nous posons ». Mon mari et mon fils ainé en profite pour aller faire un petit tour au village avant que nos guides nous reprennent vers 11h30.
Vers Antananarivo
Ville projetée en moins d’un siècle du Moyen Age aux temps modernes, Antananarivo donne d’elle-même une lecture accélérée parfois déroutante. C’est une expérience, une émotion !
La brique de ses maisons à véranda tournées vers le soleil couchant sur les flancs des collines, la pierre de ses édifices témoins d’une histoire dont on a changé le cours, toutes ont un message que l’on ressent est souvent bien plus important que ce que l’on voit.
La ville pyramide est une des capitales les plus pittoresques qui soient ! Mais il faut se laisser le loisir d’aller au fond des choses, que les contraintes d’une programmation rigoureuse régenter ce temps, prendre son courage à deux pieds pour musarder dans les quartiers, se mesurer à des escaliers sans fin, et s’enivrer de cette ville excessive.
Le concept d’étranger, noir, jaune ou blanc s’estompe ici. C’est une ville mondialiste avant l’heure qui transparaît d’entre les vestiges immuables.
Autre union d’hier et de demain, la circulation parfois éprouvante qui a bien du mal à être fluide. Il faut attendre le soir pour que les quartiers retrouvent leur sérénité. Antananarivo redevient alors Vohitsara, « la-ville-où-on-est-bien« .
Pour comprendre Antananarivo
Tout d’abord Antananarivo est une ville pyramide qui doit ce cachet qui frappe à la fois à son relief et à son histoire.
Bâtie comme toutes les places fortes au sommet d’une colline, elle s’est d’abord développée en Y sur les hauteurs voisines avant d’en peupler les coteaux et s’étendre sur la plaine en contrebas. C’est pourquoi elle présente 3 niveaux bien distincts :
la ville basse dont la vitrine est la perspective rectiligne de la gare au tunnel d’Ambanidia avec l’Avenue de l’Indépendance et ses arcades dessinées dans les années 30 où semblent converger tous les itinéraires. Le désengorgement y est à l’ordre du jour, des voies rapides comme la sortie de la RN1 et l’aménagement de zones modernes comme le marais Masay ont métamorphosé certains quartiers et d’autres axes sont en chantier.
La ville moyenne correspond aux branches de l’Y originel.
La branche de Faravohitra est à dominante résidentielle avec des maisons anciennes restaurées avec goût. Les plus sportifs peuvent faire l’escalade de la rue Rainandriamampandry, anciennement rue Galliéni qui a parfois des airs de corniche avant de rejoindre celles en lacet menant à la ville haute.
La branche vers Isoraka est plus commerçante avec les magasins chic d’Ambatonakanga, la rue des bijoutiers à Antaninarenina, le plateau de la Place de l’Indépendance avec son importante concentration de sièges d’administration, de banques, de grands hôtels. Isoraka, hier simple quartier-dortoir, est devenu un rendez-vous des gourmets avec de nombreux établissements de classe.
la ville haute est le dépositaire de l’âme d’Antananarivo.Si on la gravit à pied, c’est une rencontre progressive avec des lieux chargés d’histoire. 2 rues partent du carrefour d’Ambatonakanga, l’une étant relativement softet l’autre franchement abrupte. Mais l’approche confortable en voiture – oui je suis paresseuse – n’est pas dénuée de sensation car elle permet aussi de découvrir les ruelles pavées, les églises en pierre de taille, les vieilles demeures à colonnade, les places où les anciens souverains ont laissé leur empreinte, les belvédères et les ruines du Palais de la Reine dont les tours continuent de veiller comme si de rien n’était sur la Ville des Mille (Guerriers).
LE TRUC à noter c’est qu’un lexique des rues est totalement inutile car les tananariviens l’ignorent royalement. Même parmi les chauffeurs de taxi qui « possèdent » leur ville sur les bouts des doigts, il en est peu qui peuvent déposer rue X ! Tananarive se connaît autrement, par quartiers, lesquels se repèrent suivant des critères d’orientation ou de niveau. C’est ainsi que pour aller au 67 ha Nord, il faut fournir les repères nécessaires comme petite école, une épicerie, une borne fontaine ou une échoppe.
Et vous, quels conseils donneriez vous pour vous guider ?
Mots clés qui ont permis aux internautes de trouver mon article :
- antanarivo (1)