Un petit livre découvert il y a quelques heures dans une brocante, « Les belles légendes du Mont Saint Michel », me transporte quelques années en arrière .. et je me souviens du Mont Saint Michel !
Le Mont Saint Michel vu de l’extérieur
Un traveling avant
Quand vous sortez de Pontorson, le Mont Saint Michel est dans l’axe de la route tel une cible que le voyageur vise tout au long du chemin.
Et il grandit démesurément en un travelling que la vitesse d’approche rend plus impressionnant encore – j’y suis allée à une époque ou je pouvais encore garer la voiture au pied du Mont 😉
Vous le connaissez peut être mais je vous souhaite d’y être allé comme moi par un jour de septembre ensoleillé – de ceux que l’on baptise en Touraine du nom ‘d’été de la saint martin’. J’aime quand le soleil joue dans les pierres de l’abbaye faisant ressortir les détails qu’il souligne d’ombre et qu’il transforme l’eau environnante en un miroir changeant.
Le Mont Saint Michel vu de l’intérieur
J’aime la rue montante qui finit en escalier alors que les touristes partis ne me bousculent pas, les boutiques ou les commerçants prennent le temps de vous répondre quand vous les interrogez avec la fierté qu’ils éprouvent d’être les « natifs » de l’ile, la magnifique – et longue – promenade qui me conduit vers le ciel, vers cette abbaye si paisible.
Car le développement du tourisme n’a pas tari la dévotion à l’archange, ni la sérénité de la communauté de moines et moniales qui assure l’accueil et la prière, ni la paix et le calme qu’offre l’église Saint Pierre
Étroite et pittoresque, la rue tourne et monte entre de charmantes maisons à pignon. Au bout le village se termine brusquement, entrant dans un décor d’interminables escaliers, coupés de paliers aux pavés ronds, de tours énormes, de chemins de ronde, de créneaux, de galeries et de cryptes.
L’abbaye
La silhouette architecturale qu’on connait aujourd’hui date du 13eme, bâtie sur les fonds que Philippe Auguste fournit pour relever l’abbaye, après qu’en 1203 Guy de Thouars l’eut brulée faute d’avoir pu s’en emparer sur l’ordre du roi.
3 étages de chacun 2 pièces entièrement construits de granit en 26 années avec :
Au rez de chaussée, l’aumônerie et le cellier
Au premier, la salle des hôtes et la « salle des chevaliers », lieu ou les moines recopiaient et enluminaient, toutes deux splendides et vastes
A l’étage supérieur, le cloitre et le réfectoire des moines, couvert d’un ample berceau de bois, de plain-pied avec l’église
Ce qui marque aussi, c’est l’incroyable festival de piliers, qui, à profusion, s’épanouissent en palme et composent des arcs qui s’entrecroisent en voutes simples ou compliquées !
Futs cylindriques à la simplicité cistercienne de l’aumônerie,
piliers énormes et cannelés de l’abbatiale,
colonnettes maigres et polies du cloitre,
piliers robustes et coiffés de chapiteaux du promenoir des moines ou de la salle des chevaliers,
carrés et rudes dans le cellier
C’est une forêt de granit aux troncs très divers !!!
Les remparts
Et c’est aussi de cette époque que datent les remparts qui en firent une place forte d’une grande valeur stratégique. Elle fut même un temps prison d’état. Mais tous les sièges ne purent la faire céder même celui des anglais (1423-1434) !
A l’extérieur des remparts, on peut faire a pied le tour du Mont Saint Michel et de chaque point il a un aspect différent !
Par dela l’enceinte, les maisons montent en ordre dispersé jusqu’aux portes de l’abbaye avec au dessus les murailles qui s’élèvent. On passe au pied de 10 tours rondes et puissantes.
Des impressions
Que m’inspire ce colosse millénaire dont la force le dispute à une grâce équilibrée ?
Un énorme navire immobile aux grandes marées même si c’est plutôt au milieu des bancs de sable qu’est son ordinaire.
Et Maupassant écrivait a son sujet « Monument de reve, bijou monstrueux, grand comme une montagne et ciselé comme un camée »
Mais vous, vous en pensez quoi ?